Entretien Swamiji Frédérick: le rire de Swamiji

En écoutant cet entretien inédit de Frédérick, j’ai été surprise et ravie d’entendre Swamiji rire et c’est pour partager cette joyeuse surprise que l’entretien est mis en ligne, d’autant qu’il est d’une très grande richesse de contenu.

Comment interpréter ce rire ? C’est Freddy (comme on l’appelait à l’époque) qui commence à rire à propos d’une découverte faite sur lui-même. Et Swamiji enchaine et bientôt ils rient tous les deux dans une ambiance de complicité joyeuse, sans que le propos ne perde en rien de son sérieux.

Or, une fois dans ma vie j’ai entendu Swamiji hurler lors d’un entretien, il criait sur Arnaud et là encore c’était Arnaud qui avait commencé à crier. Arnaud a fait une allusion à cet épisode en écrivant : « Swamiji a pris le risque de me casser pour me sauver. »

Swamji répétait qu’il n’avait pas d’enseignement, que tout ce qu’il savait c’est être un.

C’est amusant de l’entendre ici rire avec Freddy comme si la communication entre eux n’avait ni limite, ni code. Effectivement, chez Swamiji, il n’y a ni rituel, ni dogme, ni porte d’entrée bien étroite, ni étapes soigneusement répertoriées, aucun enfer en chemin et pas de paradis à l’arrivée.

Alors comment communiquer et partager ces paroles qui nous ont touchées ?

Daniel, qui avait dans les oreilles tous les enregistrements qu’on lui avait confiés et sous les yeux toutes les lettres qu’on lui avaient remises, s’est posé pendant longtemps le problème de savoir si Swamiji disait la même chose à tous ses disciples et s’il avait modifié ses références avec les années. Après avoir cherché longtemps en découpant avec des ciseaux les paroles enregistrées ou écrites de Swamiji, en les classant par thèmes et par personne et par années, il en est arrivé à la conclusion que l’enseignement était stable et qu’il était distribué également à chacun, que seules les modalités de cette distribution étaient individuelles. A partir de ce travail il a composé une somme qui lui paraissait rassembler tout ce qu’il y avait de significatif sur cet enseignement. Quand j’ai publié « L’impermanence heureuse », certains lecteurs ont pu découvrir des citations inédites et on peut en trouver d’autres dans cet entretien qui commence par le récit d’une découverte à partir d’un malaise léger mais persistant. Partant de cette situation concrète et vécue, et avec d’autres exemples du jeu du mental sur l’imago du père, Swamiji arrive jusqu’à la non dualité, et donne du Vedanta une définition saisissante.